L’économie sociale et solidaire représente un secteur important et en fort développement en France. Elle regroupe des entreprises aux formes diverses qui se caractérisent par leur utilité sociale et le principe de solidarité. Mais quelle est la différence entre ces deux pans de l’économie sociale et solidaire ? Décryptage.
L’économie sociale et solidaire : la synthèse de deux économies
Qu’ont en commun les associations, les coopératives, les fondations et autres mutuelles ? Toutes ces entités sont fondées sur le double dogme de la solidarité et du bénéfice social. Ces différentes entreprises sont généralement financées par des ressources publiques. Elles sont soumises à la loi N° 2014-856 du 31/07/2014 qui se réfère à l’économie sociale et solidaire. Aussi hétérogènes soient-elles, elles suivent les trois règles impératives suivantes :
- Leur gestion est démocratique et s’exerce sur un mode participatif.
- Le profit individuel est prohibé.
- Les bénéfices financiers sont réinvestis.
Cela dit, il existe néanmoins une différence entre les deux types d’économie.
L’économie sociale
Vous exercez dans le secteur de l’économie sociale et solidaire à Lyon ? Vous êtes alors l’héritier d’une vieille tradition qui remonte au XIIIe siècle. Celle des premières coopératives de produits laitiers. Il s’agissait à ce moment-là des balbutiements de l’économie dite sociale. Bien plus tard, la Révolution Industrielle constitue un marqueur important, puisqu’elle s’est traduite par un bouleversement des rapports sociaux et économiques. La nécessité de réduire les inégalités entre les personnes devient essentielle, ouvrant la voie à l’économie sociale. Celle-ci est favorisée par la promulgation de la loi du 1er juillet 1901 sur les associations. L’action collective sans but lucratif dispose désormais d’un cadre légal !
L’économie solidaire
Quant à l’économie solidaire, elle est la conséquence des deux chocs pétroliers subis dans les années 1970. L’équivalent actuel de l’accompagnement d’entreprise revêtait alors diverses formes : associations intermédiaires, ateliers d’insertion, régies de quartiers, etc. Leur objectif était de proposer des solutions concrètes aux personnes touchées par le chômage. Aujourd’hui, l’économie solidaire concerne les secteurs des services à la personne, de la protection de l’environnement ou du développement durable.
Qu’est-ce qui différencie les deux types d’économie, sociale et solidaire ?
L’économie sociale et l’économie solidaire défendent une économie au service de l’homme et non à la recherche du profit. Malgré cette similitude dans l’approche, ces deux pans ont quelques différences. La plus importante concerne la notion de production. Si vous avez un projet d’implantation d’entreprise à Lyon pour produire autrement, c’est de l’économie sociale. Si votre activité est en contraste avec le productivisme, vous faites alors partie de l’économie solidaire. Une seconde différence concerne la vision du marché. Si l’économie sociale intègre les règles du marché, l’économie solidaire tente au contraire de s’en défaire. Enfin, l’ultime différence repose sur la finalité de chaque type d’organisation. Les activités d’une entreprise sociale sont menées dans l’intérêt collectif de ses membres. Tandis que le principe de l’entreprise solidaire est de rechercher l’intérêt général en dehors de ses membres.
L’économie sociale et l’économie solidaire sont à la fois différentes et complémentaires. La seconde a permis de donner un nouvel éclairage aux valeurs prônées par l’économie sociale. Les deux secteurs sont néanmoins englobés au sein d’une même appellation : économie sociale et solidaire (ESS). Une loi éponyme datant du 31 juillet 2014 consacre l’existence institutionnelle de ce pan important de l’économie de la Nation.